Quelle place laissera-t-on à la Seine, si convoitée par le Grand Paris ? Combien de temps les paysages de la vallée pourront-ils rester indemnes de l’instrumentalisation de son fleuve ? Donner à la Seine le statut de Monument Libre permet de reconsidérer l’espace du fleuve. Il interroge l’occupation de la vallée, les points de vue des acteurs du territoire, et réinvente les motifs urbains, agricoles, les structures paysagères productives propres à la Seine. L’entrée par le paysage replace les projets en cours dans l’échelle du fleuve, celle du temps long et du grand territoire, où la Seine sculptrice est monument. Le futur de la vallée de la Seine dépend de notre aptitude à en hybrider les usages, à laisser le fleuve s’exprimer, libre dans un écosystème anthropisé.
Quels espaces sommes nous réellement prêts à partager avec la Seine ? De quelle manière ? Comment la géographie d’un grand fleuve peut demeurer une source d’inspiration pour nos villes ? En quoi le paysage peut-il être la condition d’une cohabitation durable avec le fleuve ?
Par nos compétences de projeteurs, nous avons contribué à donner une vision aux acteurs du territoire pour les accompagner vers un projet de paysage valorisant les potentialités des sites étudiés dans la cadre du développement de la Vallée de la Seine.
Au travers de cette démarche laboratoire, nos objectifs étaient aussi de faire évoluer les outils méthodologiques d’approche du paysage, de développer une cohérence de pensée entre les projets le long de la Seine et de mieux orienter l’action publique sur cette thématique.
Depuis 2015, l'ENSP de Versailles s'engage avec l'AURH dans la construction et l'animation d'un Réseau paysage. Il a pour but de favoriser le partage d'expériences et la co-construction de projets valorisant le cadre de vie et l'environnement des espaces de la Baie et de la Vallée de la Seine. Ce réseau regroupe actuellement les acteurs travaillant à l'aménagement du territoire, des domaines institutionnels, privés ou publics, des élus, des étudiants, qui souhaitent réfléchir au devenir des paysages séquaniens.